Tout au long de nos journées, nous oscillons entre de multiples émotions, sensations, états d’âmes… perpétuellement changeants et que nous avons la plupart du temps le sentiment de subir passivement.

Une personne me tient la porte du métro, je ressens de la gratitude et de la joie. A peine entré dans le métro, une autre personne me pousse pour se faire de la place, je bascule vers l’irritation et l’agacement…

En quelques instants, nous passons de sensations agréables à désagréables et ainsi tout au long de nôtre journée…

Peut-on influer sur nos émotions?

Se pose donc la question de savoir quelle est notre marge de manœuvre quant à l’apparition et la disparition de ces affects.

Tout d’abord gardons en tête l’une des principales découvertes de la psychologie positive, qui estime que notre bonheur dépend:

  • pour 50% de nos gênes
  • pour 10% des conditions extérieures (dans quel pays je vis, combien je gagne…)
  • et pour 40% de ce que l’on fait, de nos choix de vie, de nos comportements…Il s’agit donc de savoir comment utiliser cette marge de manœuvre de 40% (et peut-être même plus, puisqu’il apparait que nous pouvons aussi modifier sur le long terme l’expression de nos gênes…) pour favoriser l’apparition des émotions agréables.

Cette « recette » (entre guillemets car à part des proportions, le bonheur ne résulte pas d’une recette que l’on appliquerait à la lettre), est à mon sens parfaitement applicable à nos émotions au quotidien et plus particulièrement aux émotions génératrices de joie. Je différencie ici bonheur et joie, car cette dernière me semble plus palpable, plus concrète. Nous expérimentons tous la joie, sensation intense et éphémère, sans même nous préoccuper  de la question plus existentielle du bonheur.

3 conseils pour ressentir plus de joie au quotidien

Cultiver l’attention

Pour être en mesure de poser consciemment les actes ou pensées les plus appropriés aux situations que nous traversons, il convient tout d’abord de quitter un mode de fonctionnement trop automatisé, où ne prêtons plus attention à ce qui se passe en nous et à ce que nous faisons. Le plus bel exemple de ce mode d’être, aussi appelé « pilote automatique », est celui de notre trajet quotidien pour aller au travail. Si je prends la voiture, bien souvent je vais avoir tendance à répéter de façon parfaitement automatisée les mêmes actions sur ce trajet que je connais parfaitement et il arrive alors qu’arrivé à destination, je sois bien incapable de me rappeler de ce qui s’est passé pendant ce parcours. Cette capacité de notre cerveau à répéter à l’identique des programmes appris par le passé, si elle nous est utile pour ne pas systématiquement devoir ré-apprendre nos gestes du quotidien, nous est également nuisible car elle nous rend aveugles à ce qui est, ici et maintenant.

Différentes méthodes existent pour développer une capacité d’attention douce et ouverte, pour ma part je conseillerai en particulier de pratiquer une forme de méditation laïque, dite méditation de pleine conscience. Cette méditation est particulièrement intéressante car elle se pratique assez aisément dans nos actes du quotidien. Je peux développer mon attention en prenant une douche, en faisant la vaisselle, en mangeant… Christophe André est l’un des principaux promoteurs de la méditation de pleine conscience en France et je ne saurai que trop vous conseiller la lecture de ces ouvrages comme introduction à la pratique.

Faire le choix du positif

Comme écrit auparavant, tout au long de nos journées, des émotions nous traversent. Le mot « traverser » est alors important. On considère que la réaction physiologique à une émotion va durer en moyenne 90 secondes après l’élément déclencheur. Mais c’est notre discours intérieur suite à cet évènement qui va prolonger l’émotion. Si l’on me pousse dans le métro et que je rumine des pensées du genre « que les gens sont impolis, quels sans-gêne… », on va pouvoir faire durer notre agacement pendant de très longues minutes!

Se trouve là une première clé: quand nous ressentons des sensations désagréables, qui nous renferment sur nous plutôt que de nous ouvrir au monde, si nous sommes attentifs, nous nous donnons un espace où nous pouvons décider consciemment de ne pas alimenter plus que de raison ces émotions perturbatrices.

Une autre piste consiste à porter volontairement son attention (qui passe par nos sens: regard, ouïe, goût…) vers ce qui est beau et agréable. Je reprends là l’exemple du métro (vous aurez compris que j’en ai une certaine expérience!). Au milieu d’une rame bondée 90% des passagers arborent un visage au mieux neutre, au pire franchement renfrogné. Mais vous trouverez également dans les 10% qui restent au moins un visage souriant et enjoué… C’est cette personne que vous regarderez (pas trop fixement quand même!) et vous verrez que vous aurez le plus souvent la chance d partager un sourire complice…

Se donner l’occasion de rire!

Comme vous le savez certainement je suis rigologue. Au fil des années et de la pratique, j’ai développé une certaine aptitude à rire au quotidien, avec ou sans raison d’ailleurs!

Le rire étant l’un des outils les plus efficaces pour nous mettre en joie, je ne saurai que vous conseiller de développer cet aspect de votre vie.

Pour cela on peut:

  • rire sans raison. C’est la philosophie du Yoga du Rire, on peut utiliser notre rire volontairement pour heureux. Ne vous posez pas la question si votre rire est naturel ou pas, cela a les mêmes effets sur votre corps. On peut pratiquer seul à la maison mais pour commencer il est préférable de participer à des séances de rire dans des clubs.
  • jouer! Le jeu est ancré en chacun d’entre nous, depuis notre plus tendre enfance. Il nous transporte aisément dans un univers de légèreté et d’insouciance propice à l’apparition du rire. Qui ne s’est pas franchement marré en jouant avec des amis ou des enfants? Il existe énormément de formes de jeu (cela pourrait être un sujet d’article d’ailleurs…) et, pour citer mon collègue et ami Julien Peschot, « nous aimons tous jouer, si cela n’est pas le cas c’est que nous n’avons pas encore trouvé le bon jeu pour nous! »
  • se nourrir d’humour. Vous aimez Florence Foresti? Décidez de regarder son spectacle cette semaine. Vous vous êtes marré en regardant « Bienvenu chez les Chtis »? C’est le moment de vous faire une rediffusion… Nous sommes libre de choisir quelle nourriture nous donnons à notre cerveau, alors autant privilégier celle qui nous met en joie!